Grand Châtellerault met à l'honneur des acteurs du territoire qui se démarquent par leur engagement, leur savoir-faire, leur action solidaire, leur performance...
Ces femmes et hommes d'exception participent au rayonnement du territoire !
Les lauréats 2023
Société nautique de Châtellerault Aviron : 120 ans et quelques beaux palmarès.
Si c'est le seul club d’aviron de la Vienne, c'est aussi la plus ancienne association sportive de Châtellerault encore en activité. Les premières courses datent de 1903 et les premières régates seront organisées l’année suivante sur le bassin de la Gornière. 120 ans plus tard, 110 adhérents s’entraînent du mardi au dimanche sur le bassin de la Vienne. ˝Deux-tiers sont en compétition. Le plus jeune a 9 ans et le plus âgé, 76 ans, a plusieurs participations aux championnats de France à son actif entre 1965 et 2020˝, détaille Frédéric Gondat, vice-président de la société Nautique, plutôt fier de ses sportifs. Et pour cause ! À partir du début des années 90, les médaillés s’enchaînent.
La CPTS, Communauté professionnelle territoriale de santé de Châtellerault
Prendre soin des autres, pour Josselin Kamga, médecin généraliste à Scorbé-Clairvaux, c’est plus qu’une vocation : un sacerdoce. ˝De par mon histoire personnelle et l’environnement dans lequel j’ai baigné, la médecine a été une évidence… J’ai été formé pour servir.˝ Son parcours de vie l’a ainsi amené vers son destin. Médecin généraliste à Scorbé-Clairvaux, président de la fédération des maisons de santé de Nouvelle-Aquitaine, chef de service de médecine polyvalente à la clinique de Châtellerault, Josselin Kamga préside aussi dorénavant la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) du Pays Châtelleraudais. Cette dernière mission boucle, un peu, la boucle : ˝Libéraux, hospitaliers, organismes médico-sociaux, par habitudes, nous travaillions tous un peu dans notre coin, et ce parfois, au détriment du patient. Des initiatives ont été prises mais le territoire est grand, complexe, et nous ne nous connaissions pas tous. Aujourd’hui, l’idée de la CPTS est de réunir tous les acteurs en santé du territoire, de les faire travailler ensemble afin de fluidifier le parcours patient et d’être plus efficaces.˝
˝Depuis 25 ans, notre objectif est de créer ou recréer du lien dans tous les domaines, explique Smail Ben Djilali, directeur de Médiation Grand Châtellerault. Nous intervenons pour anticiper et prévenir les conflits. Dans notre ADN, il faut aller vers et faire avec. L’enjeu est d’être présent car il y a un besoin.˝ Toute l'année, sur le terrain, dans la rue, à la demande des communes, les médiateurs sont présents pour apporter leur expertise sur l'espace public. La médiation se développe également en milieu scolaire. Aujourd'hui, deux établissements l'école Henri Herriot et le collège Jean Macé bénéficient de la présence d'un médiateur. ˝Nous accompagnons les enfants sur comment agir face à une situation de conflit.˝ Dans le cadre de la Cité éducative, l'opération Graines de médiateurs a ainsi permis de former plusieurs enfants à régir face à une insulte, une bagarre. L'objectif est de couvrir de nouveaux établissements.
Quartier d'été, Cité Sport, Médiacité … les projets sont nombreux. ˝Les activités nous permettent d'approcher les jeunes différemment. Aujourd'hui, nous devons être réactifs et nous adapter. Cette dynamique de projets nous le permet.˝
Anne et Philippe de Logivière, au service du patrimoine
En 1978, Anne de Logivière hérite de la Poste aux chevaux, propriété rachetée par sa famille au Comte d’Argenson, en 1820. Depuis, elle et son mari Philippe se donnent corps et âme pour faire rayonner ce monument des Ormes. Le classement aux Monuments historiques, en 1994, révèle le lieu comme l’un des plus remarquables relais de poste en France. Le service de transport du courrier à cheval y faisait halte, de la fin du XVIIIe siècle au milieu du XIXe, avant le remplacement par le chemin de fer. En 2000, le couple décide d’ouvrir à la visite. “Cela a permis à beaucoup de personnes du pays de découvrir le lieu et son histoire, car de la route on ne devine rien”, se réjouit la propriétaire.
En 2008, convaincus de la rareté de l’acoustique de la grange par les célèbres altistes père et fils Christos et Michel Michalakakos, les Logivière, aidés des bénévoles de l’association, lancent un festival de musique classique. Depuis 16 ans, de grands musiciens français viennent se produire à la Poste aux chevaux, pour des spectateurs venus dans un rayon de 100 km. “Depuis 7 ans, la programmation intègre un concert gratuit, pour attirer le plus grand nombre de locaux.” Le jazz résonne aussi dans la grange, chaque année fin août. Et le couple projette d’ouvrir les lieux au théâtre et à la poésie.
Erwan Audiguet-Renault a la rage de vivre, de courir « jusqu’à ce que mes jambes s’arrêtent ». A 24 ans, l’athlète handisport affiche un mental d’acier forgé grâce aux épreuves de la vie. Un accident vasculaire cérébral à la naissance le laisse hémiplégique, « avec une jambe morte et une autre atteinte à 80 %... ». Un second AVC à 16 ans aggrave ses symptômes. Qu’à cela ne tienne ! Il courra quand même. En avril dernier, le jeune homme bat le record d’Europe sur un 10km, chez lui, à Châtellerault, en le bouclant en 1h04'02’’. Ce chrono est le fruit d’un travail de huit ans : « J’ai commencé à courir tout seul, à Colombiers, chez mes parents. Puis j’ai été repéré à 17 ans par le président du comité handisport de Nouvelle-Aquitaine. » Aujourd’hui, le jeune sportif s’entraîne avec Courir dans Châtellerault : « Je suis aussi licencié à Talence, en Gironde, car le club est labellisé Handisport, c'est le seul de la région. Il se coordonne avec celui d’ici pour mes entraînements. J’ai un kiné aussi qui me suit tout le temps. Sans toutes ces personnes, ce serait très compliqué. » La course à pieds relève plus que du « défouloir », c’est une façon de « casser les codes du handicap. Je suis un sportif avant d’être handicapé ! ».
Marie-Christine Désandré et Dominique Soulard, duo de cinéma
Le cinéma connaît un bon nombre de duos légendaires. Marie-Christine Desandré et Dominique Soulard pourraient en faire partie. La propriétaire et le directeur du Loft, à Châtellerault, travaillent ensemble depuis 10 ans. Une relation privilégiée basée sur la confiance. “Nous partageons les mêmes valeurs : le respect du travail, du public, des partenaires, de l’environnement et, bien sûr, l’amour du cinéma”, assurent-ils.
Une décennie traversée avec le sourire et l’envie de “faire rayonner le Loft”. Et ce, malgré les coups dur et une industrie du cinéma “fragile”. “Marie-Christine est toujours en mouvement, elle se jette à 200 % dans les projets et ils sont nombreux, affirme Dominique. Elle est convaincue et convaincante.” De son côté, la gérante loue les qualités d’un “collaborateur idéal”, aussi fiable que sérieux, à l’écoute du public. “Nous avons la chance d’avoir des spectateurs fidèles, avec qui nous pouvons nouer facilement le contact. Il suffit qu’une seule personne ait envie de voir un film pour que je le programme, ne serait-ce que pour la contenter, souligne le directeur. Il en faut pour tout le monde !”
Fenwick est un nom bien connu de l’industrie châtelleraudaise. Aujourd’hui, l’entreprise de Cenon-sur-Vienne se porte bien après avoir traversé la crise en 2020, comme bon nombre. C’est là qu’intervient Philippe Invernizzi, directeur du site, dont la mission relève du défi en pleine crise sanitaire : « Il fallait réorganiser les ressources humaines, travailler sur la sécurité et l’amélioration continue. J’ai dû, parfois, prendre des décisions difficiles, mais nécessaires pour la pérennité de l’entreprise. » Originaire de Rhône-Alpes, Philippe Invernizzi se définit lui-même comme un « pur produit de l’industrie » qui n’hésite pas à mettre les mains dans le cambouis quand c’est nécessaire. Entre Areva et Schneider, il enchaîne les missions complexes : « J’ai souvent été amené à travailler à l’étranger, en Chine ou en Finlande, pour Areva par exemple, pour développer des unités de production. » A Cenon-sur-Vienne, la société a atteint un bel équilibre, reste à transformer l’essai en 2024 : « Nous allons ouvrir une nouvelle ligne de production. Nous sommes aussi en train de renouveler notre gamme de produits. Cela sous-entend beaucoup de changements dans nos savoirs-faire et un accompagnement des salariés dans ces évolutions très rapides. » Les métiers de l’industrie changent et Fenwick est l’un des meilleurs exemples de cette mutation : « Il faut suivre le mouvement et s’adapter vite, toujours. » Un leitmotiv.
En plein cœur du bourg de Vicq-sur-Gartempe, le restaurant Ô Bouchon Vicquois attire aussi bien les touristes que les gourmands, mais aussi les locaux. Depuis décembre 2017, Nelly Samedi a repris l'ancien café des sports, réhabilité par la mairie. « Ce n'était pas dans mon périmètre de recherches, mais j'ai eu le coup de cœur pour ce lieu, la commune et la région, explique la cheffe originaire de Saumur. Et finalement, je m'y plaît et ça fonctionne ! » Avec une vingtaine de couverts du mercredi au samedi, midi et soir, ainsi que le dimanche midi, la jeune femme s'active aussi bien derrière les fourneaux que derrière le bar ou en salle. Le lieu est agréable avec sa terrasse au calme, les jeux pour les enfants, les lectures pour petits et grands.
Dans la campagne de Thuré, la ferme Les Herbes Folles est en pleine mutation. Tout commence fin 2010, Rodolphe s'installe en tant que boulanger-paysan. Sur l'exploitation, il produit des céréales bio qu'il transforme en farines pour façonner, à base de levain exclusivement, du pain, des biscuits, des brioches... Son épouse Hélène, puis son frère Mathieu rejoignent l'aventure. En 2017, un groupement d'exploitation en commun (GAEC) est créé, comprenant trois associés et un salarié, Jonathan. Depuis, la ferme vend son pain dans les magasins bio et sur les marchés (dont Châtellerault, le samedi à Châteauneuf et place Dupleix). Sur l'exploitation, des porcs étaient également élevés, transformés en viande et salaisons. Il y un an et demi, Hélène fait un burn-out. « Nous devions faire évoluer notre modèle, explique Rodolphe. La charge de travail n'était plus tenable. » L'élevage porcin est arrêté. « Sur la ferme, nous avons toujours eu une tradition d'accueil, de partage. Cette envie s'est muée en désir de collectif. Il ne tient qu'à nous d'inventer des solutions, de réunir les énergies pour que la ferme devienne un lieu de vie, permettant de lier terre, alimentation et vivant. »